Le premier ministre Robert Bourassa à Saint-Thomas-de-Cherbourg
Dans La Voix gaspésienne du 2 septembre 1970
Se déplaçant à bord d’un hélijet et d’une limousine, le chef du Parti libéral du Québec, Robert Bourassa, est le premier premier ministre à visiter la Gaspésie en dehors d’une campagne électorale.
Il a foulé le sol de trois colonies, soit Saint-Thomas-de-Cherbourg, Saint-Paulin d’Alibaire et Saint-Octave-de-l’Avenir. Les citoyens de ces villages voués à la fermeture lui ont manifesté des signes tangibles d’enthousiasme.
À Saint-Jean-de-Cherbourg, le député libéral fédéral Pierre de Bané a expliqué que M. Bourassa a accepté de leur rendre visite parce qu’ils ont plus de problèmes que tous les autres. « Quels que soient les sacrifices que le déracinement vous impose, a-t-il dit, je sais que vous êtes prêts à reconnaître que le progrès signifie le changement, vous êtes tous prêts à regarder vers l’avenir à la condition que le gouvernement traite la population avec justice. »
Par ailleurs, dans son éditorial le journaliste François Dupuis signale que des jeunes ont baptisé le parc municipal de l’avenue d’Amours : Stoned Ville. « Ils en ont fait un objet de conquête; ils en ont pris possession, ils s’y sont habitués ; ils l’ont même nettoyé. C’est pourtant eux que l’on appelle les pouilleux. »
Dans la chronique du Coq-à-l’âne, on rapporte une rumeur selon lequel un policier aurait malmené un jeune citoyen aux cheveux longs dans ce parc. « À quand une charte municipale des droits de l’homme? », s’interroge-t-on.
RP VG 2 septembre 1970
Romain Pelletier