L’Unité sanitaire de Matane voit le jour dans la foulée de la restructuration de la santé publique au Québec. En 1930, faisant partie de la cohorte des 23 autres Unités sanitaires de comté qui s’établissent dans la province, l’Unité sanitaire de Matane ouvre officiellement ses portes à la population. Elle installe ses locaux dans le vaste local du premier étage de la maison de monsieur Pierre-Élie-Hippolyte Deschênes, voisine de celle du notaire J.E. Lebel sur la rue Saint-Jérôme.
Le gouvernement de la province, l’employeur des membres du personnel que forme l’Unité sanitaire, nomme le Docteur Antonio Boissinette comme son premier directeur. Ce dernier demeurera à son poste de 1930 à 1932, suivi du Docteur Rosario Larose qui occupera le poste de 1932 à 1942. Deux infirmières de la région viendront se joindre au Docteur Boissinette. Ce seront Bertha Ross et Gertie McLaren, la sœur du dentiste James McLaren. Elle deviendra plus tard l’épouse de l’avocat et maire de Matane, Raoul Fafard. Les deux infirmières se partageront le comté et la municipalité de Saint-Jérôme de Matane.
Ces deux pionnières de même que les médecins en charge, marqueront la population par leur dévouement, surtout en ces temps d’épidémies souvent mortelles. Elles distribueront sérums et vaccins parfois dans des conditions hivernales impossibles, étendront leur enseignement préventif lors de visites pré et post natales, leurs visites aux tuberculeux, leurs séances de vaccination aux jeunes enfants et écoliers etc. Aucun domaine de la prévention ne leur est étranger.
Elles laisseront cet héritage de dévouement aux infirmières qui continueront leur œuvre jusqu’en 1974. Les médecins-chefs quant à eux coordonneront les différentes branches de leurs champs de prévention, que ce soit les tâches d’éducation, de dépistage de surveillance et de contrôle de la santé publique dans leur territoire, en l’occurrence, le comté de Matane.
En 1940, le bureau de l’Unité sanitaire aménage sur la rue St-Pierre dans l’édifice Rioux où la Maison des Jeunes a maintenant pignon sur rue. Il sera ouvert à cet endroit jusqu’en 1975. De 1930 à 1975, de nombreuses personnes y ont travaillé. Mentionnons celles qui y ont été le plus longtemps : comme directeur, le Docteur Georges-Henri Nolin de 1946 à 1967; comme inspecteurs sanitaires, Anicet Paradis de 1930-53 et Charles-Édouard Vézina de 1953 à 1973; comme éducatrice-hygiéniste, Laurette Lapointe de 1950 à 1962.
En 1974, se met en branle une nouvelle restructuration, soit celle des Départements de Santé communautaire. Les Unités sanitaires s’incorporeront progressivement jusqu’en 1978 pour ensuite aller rejoindre les rangs des Centres locaux de santé communautaire (CLSC).
Yvette Lapointe