Saint-René de Matane
Saint-René-de-Matane est un charmant village de 1042 habitants, situé à l’intérieur de la chaîne de montagnes des Appalaches, à 25 kilomètres de la ville de Matane. Le village longe la saumonneuse rivière Matane et se retrouve sur le parcours de la Route 195 reliant Matane à la Vallée de la Matapédia. Le territoire de Saint-René-de-Matane couvre aussi la Petite-Rivière Matane et le Ruisseau-Gagnon.
Dès 1906, un premier colon, monsieur Édouard Fortin, venu de la paroisse voisine de Saint-Luc et en quête d’une nouvelle terre à exploiter, s’installe au Canton Tessier. Il est rejoint par son frère Xavier en 1914. Ces deux pionniers sont bientôt suivis au Canton Tessier par messieurs Ferdinand Lebreux, François Gagnon et Albert Chassé en 1915. Charles-Émile Fillion arrivera quant à lui, en 1918. Tous venaient de la paroisse de Saint-Luc-de-Matane, bien décidés à exploiter ces nouveaux lots, y élever une famille et réussir leur vie.
Quelques années après leur arrivée à Saint-René, les premiers défricheurs bénéficient du soutien du député provincial de Matane, le Docteur Joseph-Arthur Bergeron en qui ils trouvent un ardent défenseur. La construction des ponts qui enjambent la rivière Matane, la construction de la route Matane-Vallée de la Matapédia, l’ouverture de chemins de colonisation, l’établissement de nouveaux colons aux rangs 10 et 11 selon la mise en œuvre du plan Vautrin, sont tous des projets parrainés par le Docteur Bergeron.
En juin 1935, l’évêque de Rimouski en charge du diocèse, Mgr. Courchesne, acquiesce aux demandes des colons qui réclament des services religieux. L’évêque leur fournit un desservant en la personne de l’abbé Louis-Philippe Desbiens, vicaire à Matane qui viendra dire la messe aux Fosses-Rouges jusqu’à l’arrivée d’un prêtre-résident. En mai 1936, la mission de Saint-René-Goupil est reconnue par un décret d’érection canonique signé par Mgr.Courchesne. En septembre de cette même année 1936, l’abbé Adélard Ouellet s’installe comme desservant-résident. Le site de la future église est choisi sur le terrain où se situe l’église actuelle. Ce terrain est un don de François Gagnon (le petit François) l’un des premiers défricheurs de Saint-René et possesseur de toutes les terres qui englobent le village. L’abbé Ouellet officie aussitôt aux premières cérémonies de baptêmes, mariages et funérailles de la nouvelle mission et entreprend d’ouvrir un cimetière dès octobre 1936. Il débute la construction du presbytère à l’hiver 1936-1937. La construction de l’église aura lieu en 1937. L’abbé Ouellet participe à la vie de sa paroisse jusqu’en 1941 et sa mission accomplie, quitte Saint-René pour être remplacé par le curé Albert Dastous qui y demeurera jusqu’en 1951. Plusieurs curés-résidents se succéderont à la tête de la paroisse de Saint-René jusqu’au regroupement des paroisses en 2003, année du dernier prêtre-résident.
En ces années 1940, le village de Saint-René-de-Matane croît et prospère et la vie de village s’installe autour de l’église. S’y ajoutent l’école en 1941 et le dispensaire en 1944 sous la direction éclairée de garde Irène Lebel. Garde Lebel avait débuté sa carrière comme infirmière de colonie en 1937 auprès des habitants des rangs 10 et 11 du Canton Tessier. Cette femme d’un dévouement exceptionnel s’installe au village de Saint-René en 1944 jusqu’à son décès en 1960. S’ajoute aussi, une salle paroissiale en 1953. Le 17 juillet 1968, la paroisse de Saint-René reçoit un décret signé de Mgr. Lévesque, archevêque de Rimouski, érigeant Saint-René en paroisse canonique et cure.
Entre-temps, le village s’agrandit avec l’arrivée de la paroisse de Saint-Nil et de ses habitants, fusionnée avec celle de Saint-René pour former officiellement le 18 décembre 1982, la municipalité de Saint-René-de- Matane. Les changements continuent de s’accentuer et en 2003, la municipalité de Saint-René-de-Matane, acquiert une partie du territoire de Saint-Jérôme-de-Matane. En 2006, nouveaux changements, une partie de la paroisse de Sainte-Paule rejoint celle de Saint-René-de-Matane.
Le village possède de nombreux attraits touristiques dont la rivière Matane, renommée pour ses nombreuses fosses à saumons surtout dans la région de Saint-René. Le village possède aussi deux ponts couverts dont l’un au centre du village nommé pont François Gagnon construit en 1942 et l’autre, le pont Jean Chassé construit en 1945.
Selon le chanoine Antoine Gagnon dans sa Monographie de Matane, il fait beau voir des hauteurs d’alentour ce petit hameau aux couleurs vives au fond du vert vallon.
Yvette Lapointe